• 15 mars 2023

    Malgré plus d'une décennie, un temps assez long en soi, mais que les émotions ne comptent pas ; malgré les nombreuses thérapies qu'il avait entreprises courageusement, quoique cela lui ait coûté ; malgré mille occupations que le musique fournissait encore à Robin, il subissait toujours l'assaut des souvenirs de Marie. Ses mots, surtout, qui, comme une braise ne voulant pas s'éteindre ou une fleur qui refuse de faner, quoique prononcés souvent si doucement, faisaient parfois  un vacarme assourdissant, celui du manque, celui du vide. « Tu as les mains si douces », « t'en penses quoi ? », « tu as un beau son », « oh... s'il te plait ! », « ça va, mon chou ? », « chûûût, je dors... »