• Une délicieuse coquinerie de la Renaissance...

    l estoit une fillette
    qui vouloit scavoir le jeu d'amours.
    Un jour qu'elle estoit seulette
    je luy en aprins deux ou trois tours.
     
    Asprès avoir senty le goust,
    elle me dit en soubzriant :
    "le premier coup le semble lourd,
    mais la fin me semble friant".
     
    Je luy dis "vous me tentez"
    El' me dit "recommencez",
    je l'empoigne, je l'embrasse, 
    je la fringue fort.
    Elle crie "ne me cessez",
    je lui dis "vous me gastez,
    laissez moi petite garce
    vous avez grant tort".
     
    Mais quant ce vint,
    a sentir le doulx point, 
    vous l'eussiez veu mouvoir si doulcement
    que son las cueur luy tremble fort et poingt,
    mais Dieu mercy c'estoit d'ung doulx tourment".